Le droit de vote à 16 ans, une utopie ?
Les jeunes veulent-ils voter à partir de 16 ans ? Lors du référendum auprès de 300 établissements en cette fin 2016, 62% des votants pensent qu’il faudrait abaisser la majorité électorale.
Pensez-vous que les jeunes devraient pouvoir voter dès 16 ans ?
Après une large majorité des jeunes souhaitant l'élargissement du droit de vote à 16 ans lors du référendum organisé par l'UNL en décembre dernier, réunissant plus de 57 000 élèves, des propositions ont commencé à voir le jour et déjà les jeunes de 17 ans et demi ont pu participer à la primaire de la droite et à partir de 16 ans pour la primaire de la gauche.
Ce référendum a été organisé pour faire écho au lancement de la campagne présidentielle où certains candidats appuient le droit de vote à 16 ans comme l'ont confirmé, par exemple, Jean-Luc Mélenchon ou encore le porte-parole de François Fillon.
Bien que les 18 - 25 ans sont nombreux à s'abstenir de voter, les plus jeunes n'ayant pas la préoccupation de ce lancement dans les études ou la vie active, pourraient se révéler plus intéressés à réaliser leur devoir démocratique. Ils sont en effet, plus réceptifs et souhaitent intervenir dans la vie politique pour se faire entendre. Par ailleurs, de nombreuses études démontrent que si le jeune commence à voter tôt, c'est une habitude qu'il gardera se sentant partie intégrante de l'évolution politique.
Pour cela, l'éducation politique est primordiale en commençant par les parents puis les institutions éducatives. Les jeunes doivent pouvoir et vouloir exercer leur droit de vote. On parle souvent de l'abstention des jeunes de 18 à 25 ans qui s'explique par leur déception de la classe politique, des promesses trop souvent peu tenues. Ils ne se sentent pas considérés.
Certains pays ont déjà mis en place le droit de vote à partir de 16 ans notamment l'Autriche, le Brésil, l'Argentine et certaines divisions administratives allemandes. Par ailleurs, l'Ecosse a aussi invité ses jeunes à répondre au référendum sur l'indépendance de l'Ecosse en 2014 où plus de 80 % des jeunes ont répondu à l'appel.
Le vote dès 16 ans peut être une solution contre l'abstention des jeunes. Vivant encore chez leur parents, ils appartiennent à un environnement où leurs parents leur parlent de l'importance pour eux de voter, leurs aspirations et attentes de la classe politique. C'est un échange que le jeune cherche pour pouvoir se prononcer et comprendre la dimension du droit de vote.
Le premier vote d'un jeune va l'influencer par la suite et le poussera à poursuivre au fil des années avec intérêts et volonté de participer au changement positif de la société. Par ailleurs, les études montrent qu'un jeune qui ira voter pendant les deux premières élections a plus de probabilité de voter régulièrement. Il est nécessaire de faciliter l'accès à toute l'information aux jeunes et les éduquer pour qu'ils puissent se rendre compte de l'impact du vote et de l'abstention. Car des études nous montrent également que les jeunes qui ont choisi de s'abstenir dans les premières élections auxquelles ils pourraient participer deviendront très probablement à 80 voire 90 % des abstentionnistes chroniques. La prise de conscience de l'importance de voter passe également par l'apport de solutions aux jeunes plus concrètes qui les impliquent directement.
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