Les progrès de l'intelligence artificielle

« Le but de l'intelligence artificielle (IA) doit être de créer de la valeur pour nos sociétés », selon les auteurs du rapport de Stanford.

Le document indique trois voies pour y arriver :

• 1. Améliorer l'expertise des gouvernants. « Sans compréhension du fonctionnement des systèmes d'IA, les autorités ne seront pas en position d'évaluer leur impact. »
• 2. Inutile de freiner la transparence. Les lois sur la propriété intellectuelle et la sécurité sont des obstacles réguliers pour les chercheurs ou journalistes d'étudier la loyauté et la sécurité des algorithmes. Ces travaux de recherche sont indispensables pour prévenir un usage abusif.
• 3. Financer des études d'impact. Les fonds consacrés à la recherche sur les conséquences sociétales de l'IA sont aujourd'hui insuffisants. « Il faut financer des équipes pluridisciplinaires capables d'en analyser l'impact sous différents angles. »

La mobilité et les transports sont aussi soumis aux analyse des experts de Stanford qui s'étonnent de la prudence sectorielle : « même si les voitures du futur étaient plus intelligentes et les drones plus largement accessibles, il est peu probable que nous adoptions en 2030 des moyens de transport radicalement différents de ceux dont nous disposons aujourd'hui ». En revanche, la gestion du trafic, la prévention des accidents et le transport à la demande seront à l'origine de progrès sensibles pour les habitants des villes.

Le rapport se penche également sur le rapport entre l'IA et le travail, l'emploi : « l'automatisation va remplacer des tâches répétitives, mais pas forcément des emplois ». De nouveaux types d'emploi vont éclore « mais ceux qui vont apparaître sont plus difficiles à imaginer que ceux qui vont probablement être perdus ».

Parallèlement, l'étude indique que l'IA contribuera à accroître les inégalités car il est probable qu'elle ne bénéficie qu'à une petite fraction de la société. Il existe un réel danger de perte de statut social et de moyens financiers liée à la disparition d'emplois de bureau actuellement réguliers et bien payés. Dans la même mouvance de la disparation des ouvriers au cours de ces dernières décennies de désindustrialisation. « Ces changements vont nécessiter une réponse politique [...] sur les filets de sécurité à mettre en place pour protéger les populations des modifications structurelles » que vont connaître nos économies.

D'où la nécessité, sur les questions économiques comme sur les sujets sociétaux, d'adapter dès aujourd'hui nos politiques publiques à cette révolution en marche, estiment les experts de Stanford. « Il n'est pas trop tôt pour ouvrir le débat sur la façon dont les bénéfices économiques de l'intelligence artificielle devront être partagés. »

Cela nécessite que les pouvoirs publics et les citoyens comprennent les enjeux, dans un domaine complexe où s'affrontent souvent l'optimisme délirant des entrepreneurs de la Silicon valley et la vision alarmiste d'Hollywood.

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